Oui, vous pouvez être père !

Oui, vous pouvez être père !

Oui, vous pouvez être père ! Lorsque vous subissez une lésion de la moelle épinière, les premières pensées qui vous traversent l’esprit sont « Puis-je encore avoir des relations sexuelles ? », ou encore, « Puis-je devenir père ? ». Après avoir rencontré un physiatre et regardé une vidéo très graphique, j’ai eu mes réponses. Laissez-moi vous les partager.

« Puis-je encore avoir des enfants ? »

Oui, vous le pouvez ! Cependant, il peut être assez compliqué d’essayer d’avoir un enfant, selon les effets de votre niveau de blessure. Dans de nombreux cas, les personnes, en particulier les hommes, doivent consulter un spécialiste de la fertilité et envisager des options telles que l’insémination intra-utérine (IUI) ou la fécondation in vitro (FIV).

C’est le cas pour ma femme et moi. Nous avons essayé deux IUI qui n’ont pas réussi. Alors, avec beaucoup d’espoir, nous avons envisagé une troisième option – l’adoption et le placement en famille d’accueil. Nous avons assisté à une réunion avec le département des services sociaux et avons reçu une quantité écrasante de documents et d’informations. Nous avons pris connaissance de la procédure d’adoption et de placement en famille d’accueil et nous nous sommes sentis dépassés par l’ensemble du processus, si bien que nous n’avons pas poursuivi cette option. Par conséquent, ma femme et moi nous nous sommes demandés si nous voulions essayer une autre IUI ou faire une FIV.

L’adoption

Une année s’est écoulée et nous avons continué d’espérer. Très vite, nous avons vu des annonces sur l’adoption et le placement en famille d’accueil. J’ai dit à ma femme que c’était un signe. Quelques mois ont passé et un soir, en rentrant du travail, ma femme m’a dit que nous avions étiez acceptés et que nous pouvions accueillir une petite fille de 16 mois. Ma femme m’a donné tous les détails ! Nous avons réfléchi pendant quelques jours et nous avons décidé de tenter le coup.

Nous avions moins d’une semaine pour faire en sorte que notre maison soit à l’épreuve des tout-petits et pour nous procurer tous les éléments essentiels, comme des sièges d’auto, des vêtements et un lit pour tout-petits. Heureusement, notre famille nous a aidés en nous donnant un coup de main pour mettre de l’ordre dans notre maison afin que nous puissions l’accueillir. Le lendemain, ma femme et moi sommes allés au bureau d’adoption et avons signé les documents nécessaires pour que nous puissions être famille d’accueil. Ma femme était si excitée qu’elle m’a demandé de passer en boutique pour qu’elle puisse acheter des tenues à notre fille adoptive !

Le lendemain, on nous a amené notre fille adoptive. C’est fou ! La nervosité que j’ai ressentie en sachant la responsabilité que nous prenions, et en me demandant si j’allais être capable de donner à cette magnifique petite fille l’amour et le soutien dont elle a besoin de mon fauteuil roulant. Les premières semaines ont été difficiles, car elle devait s’adapter à nous et nous à elle.

Nous avons dû trouver une bonne routine pour nous tous.

Après trois semaines, nous avions une bonne routine. Les jours où ma femme travaille, je lève notre fille adoptive à 7 h 30 et lui donne son petit déjeuner. Ensuite, je l’habille pour aller à la crèche. (J’ai compris très tôt qu’il était plus facile pour moi de changer sa couche et ses vêtements sur notre canapé plutôt que sur son lit d’enfant). Une fois qu’elle est habillée, j’essaie de lui donner une coiffure aussi féminine que possible, mais j’échoue lamentablement ! Enfin, nous sommes dehors et nous nous dirigeons vers mon véhicule. Je pensais vraiment que la mettre dans le siège de mon camion allait être un défi, mais heureusement, ma douce fille adoptive est très douée pour grimper. Je lui donne un coup de pouce et elle fait le reste. Une fois assise, je l’attache et nous sommes partis pour la garderie.

Je viens généralement la chercher à 16h30 chaque jour, nous rentrons à la maison et je lui donne un goûter pour la faire patienter jusqu’à l’heure du dîner. Nous regardons ensuite son film préféré, les Trolls, jusqu’à ce que ma femme rentre du travail et prépare le dîner. Après le dîner, ma femme prend le relais et lui donne un bain, puis nous essayons de la calmer et de la préparer pour le coucher. L’heure du coucher est vers 20 heures. Ma femme et moi allons lui lire un livre, puis nous la laissons s’endormir.

Bilan

Nous sommes parents d’accueil depuis plus de cinq mois maintenant et nous avons une bonne routine. La plupart des journées se déroulent sans problème. La plus grande joie que m’a procurée ma petite fille d’accueil est survenue environ un mois après son arrivée. J’étais sur le point de lui donner son petit-déjeuner et soudain, elle n’a pas arrêté de m’appeler « Papa ». Je ne le lui ai jamais dit, elle le savait, c’est tout ! Un autre de nos moments préférés est lorsque je vais la chercher à la crèch. Elle me voit et accourt, grimpe sur mes genoux et me serre dans ses bras, et je la fais rouler jusqu’à la voiture.

Vous voyez, être parent, c’est s’adapter, tout comme nous avons dû nous adapter à notre blessure à la moelle épinière, ainsi qu’à notre fauteuil roulant. Si quelque chose ne fonctionne pas, nous trouvons un moyen plus facile de le faire ! Nous sommes constamment en train d’apprendre et d’appliquer ce que nous apprenons pour améliorer notre quotidien !

Je ne sais pas combien de temps ma femme et moi pourrons la garder. Si c’est seulement pour quelques mois de plus ou pour toujours, nous continuerons à lui donner l’amour et le soutien dont elle a besoin et qu’elle mérite, et nous l’aimerons comme notre propre fille !

Enfin, le fait d’avoir la chance d’être famille d’accueil m’a fait réaliser encore plus que j’aimerais avoir un enfant à nous avec ma femme. Nous envisageons de passer à l’étape suivante et d’essayer la FIV. Nous avons confiance !

Jeremy

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